Six heures et quarante minutes (6h40), à peu près. L’horloge tourne. Ce jour, dès l’aube, un géant s’apprête à se fondre dans le ciel. Comme à son habitude. Le Boeing 737 d’Ethiopian Airlines est fin prêt pour sa mission du jour. Il s’agit du vol numéro ET 302. Le leader du ciel africain amorce son décollage depuis Addis-Abeba (Éthiopie), à destination de Nairobi (Kenya). A son bord, 157 personnes, dont 149 passagers et 8 membres d’équipage. Le dispositif est en place. Bien en place. On peut y aller maintenant. Mais pas pour longtemps.

En effet, six minutes après son contact avec le ciel d’Afrique, l’avion s’est vu obligé de composer avec une situation nouvelle. A son corps défendant. Le Boeing 737 estampillé Ethiopian Airlines « crash ». Ce matin de bonne heure, un drame matinal vient de se produire. Le crash est inévitable. Le bilan brise carrément l’élan de ce beau dimanche ensoleillé qui se profilait à l’horizon. 157 personnes embarquant sur ce vol, et 157 personnes qui ne débarqueront jamais de ce vol. Des hommes, des femmes et même des enfants. Au grand dam de tous. Sous les yeux remplis d’affliction des familles des victimes, de la direction d’Ethiopian Airlines et le personnel de la compagnie aérienne éthiopienne.

Consternation – Désolation – Affliction. La tristesse est grosse. Les cœurs sont meurtris, les visages assombris par le deuil, et les esprits abattus devant ce spectacle des plus laids. Il pleut de la compassion en guise de « compensation morale ». Il ne reste plus que les bras du Seigneur pour se blottir, à la recherche d’un meilleur réconfort, contre tout. Les langues ont du mal à se délier. Les mots peinent à sortir.