Une Kényane de 25 ans ne veut pas allaiter son bébé. Elle exige que son mari lui paie la somme de 559.650 f cfa (861 euros) avant d’accomplir son devoir maternel. Elle risque d‘être jugée et condamnée pour « négligence d’enfants », d’après les textes en vigueur au Kenya.

Ville de Kiganjo. C’est dans cette petite ville du centre du Kenya qu’est produit la semaine dernière une affaire aussi bien comique qu’attristante. Une femme de 25 ans venait d’abandonner son bébé de quatre mois dans la maison alors que son mari était allé à son atelier de menuiserie.

Alertés par les pleurs, les voisins ont commencé à prendre soin du nourrisson et ont appelé le père. Charles Kiiri, 36 ans n’a donc pas hésité à appeler sa femme pour que cette dernière vienne accomplir son devoir maternel.

En vain. « Ma mère m’a emmenée à un hôpital où on m’a asséché les seins. Cela veut dire qu’il n’y a plus de lait pour ton bébé, moins encore pour toi-même. D’ailleurs, je ne mettrai plus dans cette maison », a répondu au téléphone Faith Nyokabi.

« Encouragée par sa mère »

Non sans poser sa condition. « Je reviens pour allaiter ton fils. Cependant, à une seule condition : tu dois me verser d’abord une somme de 100 000 shillings (861 euros). Pas question de promesses. Tu dois payer cash. À prendre ou à laisser », a ajouté Nyokabi.

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Estimant que sa femme serait encouragée par sa belle-mère « qui a un amour immodéré pour l’argent », le mari a porté plainte au département des enfants de la direction des affaires sociales des enfants de la localité de Thika. Et l’affaire a aussitôt été confiée au tribunal des enfants de la ville voisine de Murang’a.

Selon Lina Mwangi, chef du département des enfants de Thika, la femme sera poursuivie en justice pour négligence d’enfants et déni de protection de l’enfant et de soins. Des actes punis par la loi portant protection de l’enfant au Kenya.

Mwangi a conseillé au père de chercher une baby-sitter pour s’occuper de l’enfant alors que le tribunal s’occupe de l’affaire.

Le lait maternel, base de la vie

Il est aussi à noter que cette affaire s’est produite au moment où l’Humanité célébrait la Semaine mondiale de l’allaitement materne (SMAM). Instituée en 1990 en Italie sous l’impulsion de l’OMS, la SMAM est célébrée pendant la première semaine du mois d’août. Il est beaucoup plus question de sensibiliser les femmes et les conjoints à recourir au lait maternel plutôt que de nourrir le bébé au lait maternisé vendu en pharmacie.

En effet, bien que contenant des mêmes éléments nutritifs, « La photocopie sera toujours différente de l’original », a-t-on coutume de dire au sein de l’OMS. Et cette année, la SMAM a été célébrée sous le thème : « L’allaitement : la base de la vie ».

Source : Autre presse