Définitivement acquitté, le 11 mai dernier, par la Chambre d’appel de la CPI, Jean-Pierre Bemba n’entend pas passer l’éponge sur la décennie passée en détention à la prison de Scheveningen. L’ancien Vice-président congolais exige de la CPI un dédommagement à la hauteur du temps passé derrière les barreaux.

Jean-Pierre Bemba demande réparation à la CPI

La pression a changé de camp, pourrait-on dire. Jean-Pierre Bemba, qui était condamné en première instance à dix-huit ans de prison pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », a finalement été acquitté en appel, le 8 juin dernier. Cette libération intervient alors que l’opposant congolais avait déjà passé plus de dix années en prison à La Haye.

Désormais libre de toutes charges et poursuites, l’ancien codétenu de Laurent Gbagbo veut obtenir réparation des dommages causés à lui-même et à sa famille pour des préjudices liés à son arrestation, sa détention et au gel de ses avoirs.

Aussi, Peter Haynes, avocat de Bemba, a-t-il saisi la Cour pénale internationale (CPI), le 11 mars, afin d’exiger 68 millions d’euros en dommage et intérêt. Cette réparation s’établit comme suit : « Au moins 12 millions d’euros pour la durée de sa détention, 10 millions d’euros au titre de dommages et intérêts aggravés, 4,2 millions d’euros pour ses frais de justice et un montant d’au moins 42,4 millions d’euros pour les dommages causés à ses biens (gel de ses avoirs). »

Justifiant sa requête, le conseil de Jean-Pierre Bemba a expliqué : « Un homme innocent a perdu dix ans de sa vie », avant d’ajouter : « Bien entendu, la Chambre ne peut pas revenir en arrière et lui rendre ces années. Le seul remède qu’elle puisse fournir est une réparation financière. »

L’on attend donc de voir quelle suite la CPI donnera à cette demande d’indemnisation, d’autant plus qu’il s’agit d’une grande première devant la Cour.

 

Source : interviews Côte d’Ivoire