Fort heureusement, il se trouve encore des citoyens pour faire preuve de probité morale, en ne cédant pas aux sirènes de sous, aux origines obscures. Et cela, un gang l’a appris à ses dépens. Ces gangsters qui croyaient qu’il suffisait de faire « souper » qui que ce soit, pour obtenir ses faveurs.

 En effet, nos sources informent qu’une entreprise dénommée « Royal 4 » dispose d’un énorme entrepôt contigu aux locaux de la Cie, à Marcory. Un entrepôt qui sert de stockage à ses sacs d’anacarde, en attendant leur exportation, vers l’extérieur de la Côte d’Ivoire.

Et, bien entendu, les responsables de l’entreprise qui savent que ce produit agricole est fortement convoité, sollicitent et obtiennent un dispositif sécuritaire pour leurs locaux. Ainsi, ce sont les agents de la société de gardiennage dénommée « Sms-Sécurité » qui assurent la surveillance de l’énorme entrepôt. Et les choses se passent très bien.

On en est donc là quand, le mercredi 23 mai 2018, T.G., le superviseur de la société de gardiennage, se rend nuitamment à l’entrepôt pour galvaniser et encourager ses hommes à ouvrir l’œil et assurer au mieux, la mission qui est la leur. C’est là que l’un de ses éléments l’approche, pour lui faire part d’une situation peu ordinaire. De fait, ce vigile explique à son responsable que des gangsters l’ont approché, pour lui faire une proposition qu’on pourrait qualifier d’indécente.

C’est que ces quidams lui demandent de leur faciliter l’accès à l’entrepôt, afin qu’ils fassent main basse sur une importante quantité de sacs d’anacarde. Et pour ses services, il lui est proposé la somme de deux millions de F Cfa. De nombreux autres vigiles, souvent mal payés, auraient pu marcher pieds joints, dans cette combine. Mais celui-ci va faire preuve de probité morale.

Le superviseur qui salue l’honnêteté de son élément, se charge alors de la suite du « film ». Ainsi, T.G. à qui son élément remet le numéro de téléphone des bandits, joint ces derniers. Il floue les malfrats, en leur faisant croire qu’il est d’accord pour le deal. Et qu’en sa qualité de superviseur des agents de sécurité, en charge de la surveillance de l’entrepôt, il n’y a pas mieux que lui pour leur faciliter l’opération.

Le même mercredi deux des éclaireurs de la bande arrivent à moto et prennent physiquement langue avec T.G., qui ne manque pas de les assurer qu’il est de leur côté. Et qu’il n’entend pas du tout cracher sur les deux millions de F Cfa, qui lui sont proposés en échange de sa collaboration. Et les deux parties se mettent d’accord sur les termes de leur accord.

A savoir, comme on l’a dit, que T.G. leur ouvre grandement les portes de l’entrepôt, pour qu’ils s’emparent d’au moins 400 sacs d’anacarde de 50 Kg chacun. Et bien avant même que tous ses sacs ne soient chargés à bord de leur camion, ils lui filent son fric promis. Les deux parties heureuses de faire affaire se tapent dans les mains et se quittent. Mais avant, rendez-vous est pris pour le lendemain jeudi 24 mai 2018, pour l’opération.

Une fois que les scélérats tournent le dos, T.G. fonce immédiatement chez le Directeur général de la société de gardiennage qui l’emploie et lui rapporte tout. Les deux hommes conviennent de la stratégie à mettre en place, pour neutraliser la bande. Mais dans la nuit du jeudi où l’opération doit être menée, la forte pluie qui s’abat sur la ville d’Abidjan, contraint au report de « l’affaire ». On la remet donc, au lendemain vendredi 25 mai 2018.

Et lorsqu’arrive le vendredi, le temps est clément. Et aux alentours de 23h, les gangsters joignent téléphoniquement T.G., pour lui signifier qu’ils ont apprêté leur logistique et n’attendent plus que son signal, pour foncer vers lui, à l’entrepôt. Une fois de plus, le superviseur de « Sms sécurité » met les fripons en confiance, avant de leur demander d’attendre effectivement son signal. Le temps qu’il mette tout en place.

La conversation terminée avec la bande, T.G., sans perdre de temps, alerte son Directeur général. Ce dernier lui conseille de prendre immédiatement contact avec la Crs 2, dont les locaux sont en Zone 3, à quelques encablures de la pâtisserie abidjanaise. Ce qui est fait.

Et là, un équipage du Ccdo est adjoint à T.G. Et retour aussitôt, à l’entrepôt. Sur place, les éléments des forces de l’ordre peaufinent la stratégie avec les vigiles. Puis, ces éléments du Ccdo « minent » le terrain, en se planquant à l’intérieur même du gigantesque entrepôt.

Ce comité d’accueil peu ordinaire installé, T.G. qui continue de faire le jeu, joint les malfaiteurs, pour leur signifier que le moment est à présent propice, pour passer à l’acte. Et plus tard, soit peu après 1h du matin, voici le gang, fort de 13 éléments, qui se présente. Ils sont à bord d’un long camion. Une équipe renforcée pour rapidement charger les sacs d’anacarde et se barrer. Et c’est T.G. lui-même, sur le compte de qui les malfaiteurs se trompent, qui leur ouvre l’entrée de l’entrepôt. Les bandits y pénètrent avec leur camion. Ils sont immédiatement conduits vers l’entrepôt de stockage. Et sûrs d’être en territoire conquis, les malfrats s’emploient à casser les cadenas, en vue de défoncer ensuite la porte et avoir accès, à l’intérieur du grand magasin de stockage.

C’est à ce moment que les éléments du Ccdo surgissent de leur tanière, après avoir encerclé les lieux. Trop tard pour les quidams de s’échapper. Tous les 13 sont maîtrisés et leur camion, devant transporter le butin, est saisi. On apprend plus tard que les malfrats présumés sont transférés à la Préfecture de police d’Abidjan, où ils sont mis à la disposition du service des enquêtes. Des investigations sont donc en cours pour mettre la main, sur d’éventuels complices.

Mais déjà, il faut saluer l’esprit d’honnêteté des vigiles de « Sms-sécurité », qui ont permis de démanteler cette bande, malgré des promesses de millions de F Cfa. Des millions de F Cfa qui auraient pu faire l’affaire, en cette période de vaches maigres.

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