Normalement, lorsqu’une femme est enceinte, les ovaires cessent d’envoyer des œufs vers l’utérus après que le système hormonal l’ait informée de la préparation de la grossesse. Mais dans le cadre d’une superfétation, le corps peut libérer un autre œuf.
La superfétation est l’implantation d’une nouvelle grossesse dans un utérus qui contient déjà une grossesse en développement. En d’autres termes, dans des circonstances très exceptionnelles, une femme peut continuer à ovuler pendant la grossesse et concevoir un autre enfant. C’est extrêmement rare chez l’Homme, un cas fut médiatisé en Arkansas en 2009 et un second en Australie en 2015.
En 2009, une femme était effectivement tombée enceinte après avoir déjà conçu deux semaines et demie plus tôt. Les deux bébés sont nés par césarienne et en bonne santé le 2 décembre suivant même si le second étant prématuré d’une quinzaine de jours. En 2015, une Australienne donnait également naissance à deux filles, l’une des deux était prématurée d’une dizaine de jours.
Ce phénomène est en fait beaucoup plus fréquent chez les mammifères autres que l’homme tels que les rongeurs, les lapins, les chevaux, les moutons ou encore chez les kangourous. Parfois, ces animaux ont deux utérus pour faciliter la double grossesse ou leur cycle menstruel continue simplement pendant la grossesse. Mais chez les humains, la superfétation semble plus relever d’un accident très rare.
Dans quel cas avons-nous affaire à une superfétation ?
« Normalement, la libération des ovules cesse une fois la femme enceinte », explique C. Clairborne Ray au New York Times, « les changements hormonaux et physiques induits par la grossesse empêchent toute autre conception. Mais pour une raison quelconque, en superfétation, une femme enceinte parvient toujours à ovuler ». Le sperme doit ensuite pouvoir « trouver son chemin » et s’en suit la fécondation qui est un processus extrêmement délicat même dans les grossesses ordinaires. Seulement quand une femme est déjà enceinte, ses hormones devraient normalement faire de l’utérus un environnement défavorable et inhospitalier pour un autre ovule fécondé. Il faut deux rapports fécondants et un ovocyte (ovule) qui dure, car la durée de vie d’un ovocyte est de 3 à 5 jours et met en évidence deux hypothèses. Soit, les deux ovulations sont décalées dans le temps, ce qui est sur le plan hormonal, compliqué, soit les deux rapports ont engendré deux fécondations.
Rappelons que ce phénomène n’a pas d’impact sur la santé des fœtus et que les deux grossesses auront une surveillance normale, comme pour des jumeaux. « Il n’y aurait aucun effet négatif pour les bébés, autres que les risques habituels liés à la naissance de jumeaux » a même déclaré à The Independent, le Docteur Suvir Venkataraman de la clinique de fertilité Harley Street.
Source: www.santeplusmag.com